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Portugal : 8 mois de prison pour 40 grammes de sucre

Si regarder le film “Midnight Express” vous donne des frissons, sachez que Manuel vient de vivre une expérience du même genre dans son propre pays. La police a confondu du sucre pour de la cocaïne et le suspect a passé 8 mois sous les barreaux, alors qu’un laboratoire avait confirmé l’erreur. Je suis Lisbob, l’assistant des expats, et vous dit tout sur l’aventure de Manuel et son sachet de sucre.

C'est un après-midi plutôt agité que Manuel Lourenço Gomes, un habitant de Verín en Espagne d'origine portugaise, a rencontré les agents de la GNR (Garde nationale républicaine, équivalent de la Gendarmerie). Dans la camionnette Nissan qu'il conduisait, ces derniers ont découvert un petit paquet sachet rempli d’exactement 39 grammes de poudre blanche suspecte.

Les gendarmes ont alors décidé de faire un test rapide dans une pharmacie locale afin de déterminer s'il s'agissait de cocaïne ou d’une autre substance interdite. Le rapport officiel de la GNR révèle que la substance a réagi positivement lors du test de dépistage de drogues. Manuel, 46 ans, a alors été arrêté et placé en détention préventive. C’était en mai de l'année dernière.

Néanmoins au mois de novembre, soit déjà 6 mois après son arrestation, la poudre blanche est testée à nouveau, mais cette fois-ci par un laboratoire. La substance que les gendarmes ont pris pour de la cocaïne s’avère être en fait… du sucre ! On pourrait penser que la mauvaise aventure de Manuel s’arrête là, mais malgré les analyses confirmant qu’il n’y avait pas de drogue, le juge d’instruction décide de le conserver en prison préventive !

C’est seulement depuis le vendredi 27 janvier (soit après un total de 8 mois derrière les barreaux !) que Manuel retrouve la liberté par le tribunal de Torre de Moncorvo. Le juge d'instruction criminelle a modifié la mesure de coercition, passant de la détention préventive à des présentations périodiques. Le suspect, résidant à Verín, en Espagne, devra se présenter au poste de la GNR de Chaves au Portugal.

Alors pourquoi le conserver derrière les barreaux pour 40 grammes de sucre : erreur judiciaire ? Abus de pouvoir ? Rien de cela : le juge d'instruction maintient des soupçons concernant Manuel : il appartiendrait à un réseau de trafic de drogue. Des écoutes téléphoniques et des surveillances viendraient étayer ces soupçons et ont conduit le ministère public à accuser l'homme et huit autres prévenus de trafic. Sa liberté va donc être temporaire.

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