Lors d’une expatriation en Italie, il est important de connaître les règles et usages concernant les systèmes de santé public et privés italiens afin de se faire soigner en cas de soucis de santé. Le système de santé publique italien s’appelle le Servizio Sanitario Nazionale (SSN) et il se classe à la 22ème place européenne, soit une dizaine de rangs derrière la France. Les retraités expatriés en Italie pourront choisir entre deux types de régimes de santé : le système de santé public, Assicurazione Generale Obbligatoria (AGO), ou bien d’agrémenter avec une assurance complémentaire santé privée. La qualité des traitements et les temps d’attente du système de santé public italien varient fortement d’une région à l’autre, c’est pour cela que beaucoup de retraités expatriés choisissent de compléter leur couverture santé avec une assurance privée. Quelles sont les caractéristiques des systèmes de santé en Italie ? Quelles sont les différences entre système de santé public et privé ? Lisbob, l’assistant des expatriés en Italie, vous dit tout pour être couvert et bien se soigner lors de votre retraite.

Système de santé public en Italie, SSN

Le système de santé italien, Servizio Sanitario Nazionale (SSN) est géré au niveau régional et financé par les résidents au travers des impôts collectés. Les soins basiques sont dispensés dans des unités sanitaires locales, anciennement appelées USL pour Unità Sanitaria Locale. Désormais la dénomination de ces centres varie désormais d'une région à l'autre : Azienda Sanitaria Locale (ASL), Azienda Unità Sanitaria Locale (AUSL) ou Azienda USL, Azienda Sanitaria Provinciale (ASP), etc. Au niveau national, on parle communément d'ASL.

Les soins sont prodigués par des médecins qui sont soit fonctionnaires, soit libéraux mais tous conventionnés. L’assuré a le libre choix du médecin généraliste mais un médecin spécialiste ne peut être consulté que sur ordonnance du médecin généraliste. L’hospitalisation est gratuite dans les établissements agréés mais ne peut se faire que sur prescription du médecin généraliste ou bien d’un spécialiste conventionné. Bien évidemment en cas d’urgence il est possible de se rendre directement à l’hôpital.

Comment en bénéficier ?

Afin pouvoir bénéficier de la couverture du système de santé italien, il faut s’inscrire auprès du SSN. Pour cela la première démarche est de se rendre auprès de l’administration sanitaire locale ou Unità Sanitaria Locale de votre lieu de résidence. Chaque assuré y obtiendra une carte de santé ou Tessera Sanitaria.

Couvertures et limites

Le système de santé italien offre une couverture universelle semblable à ce que propose la sécurité sociale française par exemple. Toutefois le système de santé italien présente un certain nombre de faiblesses qu’il est important de connaitre et prendre en considération avant de déménager en Italie.

Le SSN italien couvre :

Soins de médecine générale et dentaires (certains certificats médicaux sont sujets à tarification) chez les praticiens conventionnés ;
Soins chez les spécialistes conventionnés (moyennant une participation minimum de 34 euros) ;
Soins hospitaliers dans les établissements agréés ;
Médicaments prescrits sur ordonnance moyennant une participation minimum de 3,10 euros par ordonnance (attention car certains médicaments ne sont pas remboursés du tout) ;
Prise en charge partielle de certaines prestations (prothèses, cures, examens de laboratoires, soins orthopédiques…).

Les soins sont dispensés dans les centres de santé régionaux ou chez les médecins agréés par le SSN. L’assuré a la possibilité de choisir son médecin généraliste initial et il peut en changer une fois par an maximum. Si un autre médecin est choisi alors l’assuré ne sera pas remboursé. Il existe des dispensaires publics et des établissements privés conventionnés qui proposent des soins spécialisés, notamment dentaires ou orthopédiques.

À première vue le système de santé public italien semble être correct. Néanmoins il présente un certain nombre de points négatifs comme :

Il n’est possible d’obtenir une consultation d’un médecin spécialiste uniquement après la consultation d’un généraliste, allongeant ainsi les délais ;
L’assuré ne peut choisir qu’un praticien conventionné ce qui peut être contraignant ;
Sauf urgence, l’admission à l’hôpital se fait sur prescription d’un médecin généraliste ou d’un spécialiste conventionné ;
Les délais d’attente dans le secteur public peuvent être très longs ;
Du fait de la décentralisation du système de santé italien, on observe de nombreuses inégalités entre les régions en termes d’accès et de qualité de soin. Certains hôpitaux sont en dessous des standards de qualité moyens (Nord plus riche et Sud plus pauvre) ;
Les soins ne sont au final pas entièrement gratuits et une participation minimum vous sera demandé pour chaque prestation, service ou médicament.

Pour l’ensemble de ces raisons, un nombre croissant de retraités ont recours au système de santé privé, en complément ou comme alternative au système public.

Système de santé privé italien

Le secteur médical privé est fortement développé en Italie. Il est similaire à ce que l’on peut trouver dans d’autres pays européens. En Italie ce système de santé privé permet de faire face aux disparités régionales et leurs conséquences. Comme indiqué précédemment, les régions du Sud de l’Italie, Sardaigne incluse, sont les moins bien équipées en termes de qualité des soins. De nombreux patients font le choix de se faire soigner dans les régions situées au nord du pays ce qui rallonge considérablement les files d’attentes.

En optant pour une assurance santé du secteur privé, cela vous permettra d’éviter les files d’attente et d’accéder à des soins de meilleure qualité. Aussi, si vous souhaitez vous rendre chez un spécialiste privé non conventionné il vous en coûtera particulièrement cher : entre 60 et 80 euros chez un généraliste et jusqu’à 150 euros chez un médecin spécialiste. Une complémentaire santé privée vous permettra de faire face à ce type de frais et de choisir votre praticien en toute sérénité.

Autre point important celui de l’hospitalisation. Si elle est prise en charge entièrement par le système de santé public italien, tout le reste est à votre charge, comme par exemple le confort ou les services. Si vous préférez avoir une chambre pour vous seul, ou bien bénéficier d’un téléphone, il est important d’avoir une mutuelle santé privée complémentaire.

Le montant de vos cotisations dépendra des prestations dont vous souhaitez bénéficier ainsi que de votre niveau de risque (âge, état de santé, profession, hobbies), rien de bien spécial sur ce point-là.